Hiver

Publié le par Jonathan


Je me rappelle d'une froide après-midi de Janvier, une après-midi de saison, et la neige tombait légèrement, poussé de côté par le vent. Il me paraîssait pénible de marcher, et le sol, recouvert de poudreuse par endroit, semblait alors comme un grand nuage sur lequel chaque pas était vain. Et que de nuages dans le ciel ce jour-là, que de blanc dans un ciel comme dépourvu d'ozone, tout cela, tout ce qui venait, finalement, apporter les dernières nuances de noir, de blanc et de gris, et procurer au paysage une froideur parfaite en tout point.  Et le vent se mit soudain à souffler de plus belle, je remontai mon col, de temps à autre, et continuai à avancer péniblement, emporté par ma cape, lancé dans mon ascention, sans la moindre intention de m'arrêter ou de reculer. Même le vent qui, sur ses airs des plus habiles, me murmurait à l'oreille qu'il me fallait faire demi-tour, ne réussit pas à me convaincre. Je continuai à avancer, admirant ce paysage désert qui m'entourait, et au loin, ces édifices de pierre et de marbre qui m'apparaîssaient tout petits, alors soudain, je me dis que tout ce qui s'éloigne de moi me rend plus grand en quelque sorte. Puisque depuis le temps que je rêvais à de plus grands espaces, depuis toujours où je voulais tout voir de haut, toujours plus haut, là où personne ne met ni ne mettra réellement pied à terre parce qu'ici, la terre n'est pas, c'est un univers infini qui s'offrit à moi soudain, car c'est là d'où je viens, là où je vais.

Publié dans mes écrits

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